Selon une étude publiée fin octobre dans les Geophysical Research Letters, de fortes concentrations d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ont été retrouvées dans les eaux profondes du golfe du Mexique, peu après l’explosion de la plate-forme Deepwater horizon.
Les HAP sont des polluants organiques persistants qui peuvent causer d’importants dommages à la santé humaine et aux écosystèmes. Ils ont une action toxique rémanente et possèdent un grand pouvoir de bioaccumulation dans la chaîne alimentaire. Certains d’entre eux, comme le benzo(a)pyrène, sont cancérigènes.
« Ces substances chimiques se sont éparpillées au fur et à mesure que le pétrole s’est déversé. Personne n’a pu prouver qu’elles s’étaient dissipées, il est donc probable qu’elles sont toujours présentes », a déclaré l’un des auteurs de l’étude à Reuters, le 2 novembre.
Un mois après le début de la marée noire, des preuves de la contamination ont été retrouvées à plus de 1.000 mètres de profondeur et sur 13 kilomètres autour du site de l’accident, à des concentrations pouvant atteindre 189 microgrammes L−1 (ppb). « C’est un niveau inquiétant pour la faune marine », s’inquiètent les chercheurs américains.
Plus récemment, en septembre, une équipe de l’université de l’Etat d’Oregon a affirmé avoir trouvé des niveaux toujours alarmants de HAP dans la région, 40 fois plus importants qu’avant l’explosion.
La semaine dernière, la Food and Drug Administration américaine (FDA) et l’administration nationale océanique et atmosphérique (Noaa) ont déclaré après certains tests que les produits utilisés pour disperser la marée noire n’avaient pas atteint directement les organismes des poissons, crabes, crevettes et huitres du golfe du Mexique.
Article écrit le 05 novembre 2010 par Célia Fontaine, pour le Journal de l’Environnement